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Photo du rédacteurKévin Guéï

Le Jeu de l'Influence : Comment le Pouvoir et l'Information Modèlent les Relations Supérieur-Subordonné



Les relations entre supérieurs hiérarchiques et leurs subordonnés constituent le pilier central du fonctionnement de toute organisation. Ces interactions sont façonnées par divers facteurs, mais le pouvoir et l’information émergent comme des influences déterminantes, impactant directement les styles de leadership et les dynamiques organisationnelles.


Le Style de Leadership : Entre Directivité et Participation


Un dilemme omniprésent en management consiste à déterminer dans quelle mesure un supérieur doit être directif ou participatif. Ce choix est rarement simple, car il découle d’un subtil équilibre entre le pouvoir exercé et l’information détenue par le supérieur par rapport à son subordonné.


Une Théorie des Relations Basée sur le Pouvoir et l'Information


Les recherches de Bass et Valenzi (1974) offrent une grille d’analyse éclairante sur ce sujet, en identifiant des scénarios types selon la distribution de pouvoir (P) et d’information (I) :


  • Directivité : Si le pouvoir du manager (Pm) est supérieur à celui du subordonné (Ps) et que son information (Im) excède également celle du subordonné (Is), un style directif est privilégié.


  • Manipulation ou Négociation : Lorsque Pm < Ps mais que Im > Is, le manager opte pour des tactiques plus subtiles, comme la persuasion ou la négociation.


  • Consultation : Si Pm > Ps mais que Im < Is, la consultation devient un moyen pour le supérieur de combler l’écart informationnel tout en maintenant son autorité.


  • Délégation : Lorsque Pm ≈ Ps et Im ≈ Is, une relation d’égal à égal émerge, favorisant la délégation des tâches.


La Qualité de la Relation : Un Facteur Décisif


Au-delà du pouvoir et de l’information, la qualité de la relation entre un supérieur et son subordonné joue un rôle clé. Les perceptions et la satisfaction de la relation influencent le style de leadership adopté et la réponse des subordonnés :


  • Relations positives : Les subordonnés satisfaits perçoivent davantage de participation aux décisions, indépendamment de leur niveau de compétence.


  • Relations tendues : En revanche, si la relation est dégradée, la participation ne sera perçue que pour les subordonnés jugés performants.


  • Faibles performances et mauvaise relation : Dans ce contexte, le style directif du supérieur devient dominant, avec une distance accrue entre les deux parties.


Implications Pratiques


Pour les Managers


Ces enseignements suggèrent que les managers devraient adapter leur style de leadership en fonction :


  1. Du niveau d'information et de pouvoir relatif : Analyser l’équilibre entre ces deux éléments peut guider le choix du style approprié.


  2. De la qualité de la relation : Investir dans des relations positives avec les subordonnés améliore non seulement la satisfaction, mais également la performance collective.


Pour les Organisations


Les entreprises peuvent également intégrer ces principes pour former leurs managers :


  • Encourager des styles de leadership flexibles, sensibles aux dynamiques relationnelles.


  • Former les supérieurs à détecter et à combler les écarts d’information, qui sont souvent sources de frustration et d’inefficacité.


La relation supérieur-subordonné est un jeu d’influence où le pouvoir, l’information et la qualité de la relation façonnent les interactions. En comprenant ces dynamiques, les managers et organisations peuvent non seulement améliorer leur efficacité, mais aussi créer des environnements de travail plus harmonieux et inclusifs.



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